Vélotaf, le temps suspendu
Interview avec Anabel Compozieux, photos : Satch’
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Anabel Compozieux et je suis infirmière anesthésiste au CHU de Pellegrin, plus précisément au Centre François-Xavier Michelet (CFXM pour les intimes), qui regroupe les spécialités (ORL, ophtalmologie, plastique). J’y exerce depuis 15 ans.
Et votre vélo il a fière allure, non ?
Oui, le hasard a fait que je me suis achetée un vélo à assistance électrique juste avant le confinement. Il est donc tout neuf.
Depuis combien vous accompagne-t-il sur le trajet domicile-travail ?
Cela fait quasiment trois ans. Mon mari travaille également au CHU et c’est lui qui au départ m’a convaincu de me remettre en selle. Depuis, je viens au Centre quasiment tous les jours en pédalant.
Quel est votre trajet ?
Il n’est pas très long car je viens depuis les vignes de Haut-Brion. Au début, j’empruntais la rue Jean Cordier, mais je me suis vite rabattue sur des rues moins fréquentées, du coup ça me rallonge un peu mais c’est plus tranquille.
“Tous les matins, c’est un petit moment d’évasion, une douce transition”
Bordeaux en plein confinement ça donne quoi du coup ?
Je pars assez tôt, avant 7h00. En temps normal, ça roule déjà pas mal. Mais là c’est un vrai bonheur. Tous les matins, c’est un petit moment d’évasion, une douce transition entre ma vie à la maison et celle qui m’attend à l’hôpital. Le contact de l’air « à la fraiche » et ce silence inhabituel en roulant me font un bien fou.
Vous avez du faire face à un emploi du temps chamboulé professionnellement ?
Tout à fait, il faut savoir qu’en temps habituel, nous sommes une équipe de 25 personnes au bloc opératoire. Avec la pandémie, elle a été réorganisée puisque certain(e)s collègues ont du rejoindre le service réanimation. Seuls celles et ceux qui étaient considérés comme plus « vulnérables » sont restés dans le service.
Un message à faire passer, question vélo ?
Oui, on constate malheureusement un grand nombre de vols sur le site. Il y a bien un local intérieur et sécurisé, mais on en rentre très peu. Enfin, ça ne m’empêchera pas de continuer à venir à vélo, je me dis qu’avec mes deux gros cadenas je ne risque a priori pas grand chose…(sourire).