Baromètre des villes cyclables : pourquoi Bordeaux est-elle redescendue au classement ?
D’aucuns se sont étonnés que Bordeaux ne figure plus parmi les trois villes les plus cyclables de France, tant il est vrai que le nombre de cyclistes est en nette augmentation sur la Métropole, entraînant une hausse constante de la part modale du vélo. Le Pont de pierre a quant à lui été interdit aux véhicules motorisés et nombres d’aménagements ont été réalisés récemment. Seulement voilà, une décision aussi emblématique que celle concernant le Pont de pierre ne suffit pas pour rendre une agglomération cyclable. Dans le même temps, la piste du pont Mitterrand était fermée, les boulevards restaient en l’état tout comme la route de Toulouse, la piste « rapide » des quais était encombrée de « block-stop » et elle se perd toujours du côté des hangars, la ligne D du tram ignorait l’existence des cyclistes (cf. article page 13), des arceaux disparaissent et manquent toujours dans les lieux les plus fréquentés, il n’y a toujours pas de parcs sécurisés de stationnement en centre-ville et dans les quartiers Baromètre des villes cyclables résidentiels. Est-ce tout ? Même pas, car sans faire une liste exhaustive comment ne pas être agacé par une passerelle du Lac de Bordeaux qui devait être livrée il y a 2 ans et ne l’est toujours pas au moment où j’écris ces lignes, par les besoins en infrastructure sous-estimés face à la croissance de la pratique ou par les stationnements dangereux de véhicules sur les aménagements cyclables ? Aussi n’est-il pas étonnant que Bordeaux et les communes de la Métropole obtiennent des notes moyennes, car ne nous y trompons pas : le classement dans les premières places est flatteur parce que la concurrence est faible. L’exemple parisien, avec de gros investissements ces dernières années, prouve que les classements peuvent être rapidement bouleversés si une politique pro-vélo efficace est menée.
Alain Guérineaud